Des cellules photosensibles
présentes dans la rétine ont été cultivées à partir de cellules souches
embryonnaires de souris et ont été transplantées avec succès dans des yeux de
souris souffrant d’une déficience visuelle, rétablissant
ainsi une partie de la vision.
Bien que la technique, telle
qu'elle existe actuellement, reste impropre à une utilisation chez l'homme, le
développement donne à penser que les cellules souches embryonnaires de souris
pourraient un jour fournir un approvisionnement de cellules, appelées
photorécepteurs, pour traiter certaines formes de cécité.
La recherche est basée sur une
étude antérieure dans laquelle des cellules de rétine immature prélevées dans
les yeux de jeunes souris ont été transplantées chez de vieilles souris ayant
une déficience visuelle. Avec cette nouvelle technique, nous n’avons plus
besoin de dons d’yeux, car les cellules souches embryonnaires fournissent une
source renouvelable de cellules.
Le Professeur Robin Ali de
l’Université du Collège de Londres qui dirige cette recherche, dit que
« la voie est libre pour la première série d’essais cliniques ».
Malgré cela, il prévient que
« ce n’est pas dans un délai de 5 ans que des traitements pourront être
déployés. Il nous a fallu dix ans pour
arriver ici et il nous faudra encore cinq ans pour commencer les traitements
chez l’homme ».
Beaucoup de troubles oculaires
résultent d’une perte irréversible des photorécepteurs présents dans la rétine,
la plaque de cellules siégeant à l’arrière de l’œil, incluant une dégénérescence
maculaire (maladie de la rétine) qui est liée à l’âge et qui est la cause la
plus fréquente de cécité chez les personnes âgées.
Dans cette étude, les chercheurs
ont d’abord cultivé des cellules souches embryonnaires en laboratoire afin de
créer une rétine synthétique. Ils ont alors été capables de prélever des
cellules photorécéptrices sensibles à la lumière de cette rétine et de les
injecter dans les yeux d’une souris héméralope (ayant subi une diminution
anormale de la vision dans l’obscurité). Les souris ont ensuite testées dans un
labyrinthe d’eau dans des conditions de faible éclairage. Les souris,
auxquelles les cellules photoréceptrices ont été injectées, montrèrent des
meilleurs résultats que celles qui n’avaient pas de cellules injectées.
Les cellules photorécéptrices ont
été modifiées pour exprimer une protéine fluorescente. Après trois semaines,
les scientifiques ont pu observer, grâce à cette protéine, que les
photorécepteurs s’intégraient dans la rétine des souris et devenaient
complètement fonctionnels. Les cellules étaient encore présentes 6 semaines
après la transplantation.
Les experts ont tenu à saluer le
développement de cette étude. Le Docteur Rob Buckle, directeur de la Plateforme
de Médecine Régénérative du Royaume-Uni et qui n’a pas participé à l’étude, a
déclaré que « cette étude est une étape importante dans la voie
d’élaboration d’une thérapie cellulaire pouvant guérir de la cécité, car elle
prouve sans équivoque que les cellules souches embryonnaires peuvent fournir
une source renouvelable de photorécepteurs pouvant être utilisés dans un
traitement ».
Le Professeur Chris Mason,
Président des bioprocédés de la médecine régénérative à l’Université du Collège
de Londres ajoute cependant une note de prudence : « Avant que les
essais cliniques sur les humains puissent commencer, le modèle de la souris nécessitera
une optimisation significative, par exemple : accroître l'efficacité des
nouveaux photorécepteurs à se connecter avec la rétine endommagée.
Toutefois, il a ajouté :
"il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une avancée dans ce domaine-là".
Traduit dans le cadre du cours de vocabulaire technique par LB
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire